« Nouvelle population en Limousin, paysages du quotidien », un ouvrage d’Olivier Gouéry

Si le roman graphique a conquis ses lettres de noblesses, le roman « photographique » reste à construire, et peu nombreux sont ceux qui s’aventurent sur ce terrain miné par les préjugés. Le livre d’Olivier Gouéry constitue pourtant un exemple parfait de cet art d’associer des images et des mots, sans que les derniers soient  cantonnés à une simple fonction de légende ou de faire valoir pour les photographies. De fait, ce travail est à la fois un vrai travail littéraire et un vrai travail photographique. Littéraire, car ce récit est drôle et enlevé, autobiographique et pudique à la fois. Photographique, car les images témoignent de cette urgence de voir, comme s’il s’agissait d’un acte de survie en territoire hostile. « J’habite en Creuse, donc je la photographie » dit Olivier Gouéry, et ses mots de courir sur ses images, sans chercher à les éclairer, un peu comme un pianiste improviserait une mélodie différente avec chacune de ses deux mains. C’est de cette relation toujours inattendue entre les images et les mots que naît la richesse de ce livre. Elle vient enrichir le vocabulaire qui nous permet de décrire notre relation à l’espace, puisque telle est bien la question abordée ici : l’histoire d’une relation houleuse entre un être humain et un territoire, où le regard porté est une arme qui permet de se faire une place dans le regard de l’autre.

Une publication du collectif l’Œil arpenteur. Préface d’Yves Lapeyre. Disponible sur commande en contactant directement l’auteur via le formulaire de contact ci-dessus.

GB

 

 

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