« Aleascapes », un partenariat entre Surfrider Foundation Europe et l’Œil arpenteur.

 

L’espace autour de nous s’est toujours transformé au fur et à mesure des mutations technologiques et des flux démographiques qui ont brassé nos sociétés.

Avec la révolution industrielle et les énergies carbonées bon marché (charbon, pétrole, gaz), sont apparus les moyens d’une amplification incomparable de ce développement. Grace à ces énergies, chaque habitant d’un pays comme la France consomme annuellement, à travers son alimentation, ses déplacements, ses achats, l’équivalent de l’énergie produite par le travail manuel de plusieurs centaines de personnes.

Dans de nombreux pays dits « développés » et « en voie de développement », l’évolution des modes de vie permise par cette rupture sans précédent à l’échelle de l’humanité s’est traduite notamment par le développement de la mobilité des biens et des personnes, la densification des réseaux d’infrastructures de transports, et un phénomène puissant de métropolisation associé à la mondialisation des échanges.

Jusqu’à ces dernières années, la conscience des limites de ce mode de développement basé sur une consommation effrénée d’énergies fossiles, pointées par quelques précurseurs – scientifiques, philosophes, organisations non gouvernementales – atteignait difficilement le grand public.

Mais le réchauffement climatique induit par les gaz à effet de serre émis par la combustion d’énergies fossiles commence à montrer ses effets. Les calottes polaires et les glaciers de montagne fondent, le niveau de la mer s’élève, les incendies géants se multiplient et les inondations torrentielles en zone méditerranéenne tendent à augmenter en fréquence et en intensité.

L’humanité est entrée dans une période de son développement, que certains qualifient d’anthropocène, où l’activité d’une partie de ses membres modifie en profondeur son environnement au point de bouleverser les grands équilibres comme le climat.

Les conséquences de cette évolution doivent être mises en avant pour renforcer la prise de conscience planétaire et ouvrir la voie à une véritable transition, un renversement de paradigme, qui constitue le grand défi de l’humanité au 21ème siècle.

À côté des mesures de lutte contre le changement climatique, qui sont l’objet de politiques publiques plus ou moins ambitieuses et efficaces, il est important de donner également une place aux représentations artistiques que ces enjeux peuvent susciter. Les photographes documentaires travaillent en immersion dans le réel pour en travailler la matière sensible et en proposer de nouvelles visibilités. Ils font partie de ces forces productrices de représentations qui éclairent les problématiques environnementales sous un angle moins technique et plus immédiatement accessible au grand public.

C’est dans cet esprit que s’est engagée une collaboration entre Surfrider Foundation Europe (SFE) et le Collectif  l’Œil Arpenteur qui se conclura par trois expositions à Bruxelles et à Biarritz fin 2019,  présentant les travaux de Lionel BITSCH et Guillaume BONNEL.

Les deux photographes ont travaillé respectivement sur le littoral méditerranéen et atlantique, pour aborder la question des cultures paysagères en lien avec les effets tangibles du réchauffement climatique. Engagés dans une démarche de long terme consistant à « penser l’espace avec les yeux », les photographes du collectif révèlent les forces qui structurent et font évoluer les territoires. Dans un style photographique documentaire, volontairement sobre, ils invitent le spectateur à une réflexion approfondie sur les conséquences du changement climatique et par extension sur la place de l’Homme dans son environnement.

Depuis plusieurs années, SFE s’engage auprès des instances internationales sur la transition écologique et mène des actions de sensibilisation auprès du public en s’appuyant sur son réseau actif de bénévoles à travers toute l’Europe. Avec le projet Surfrider Art Campus, SFE invite régulièrement des artistes à donner leur vision du changement climatique en partant du principe que la prise de conscience passe aussi par la force émotionnelle d’une rencontre artistique.

Grace à ce partenariat, la création photographique contribue ainsi à la mobilisation pour une société plus respectueuse des ressources de la planète.

Lionel BITSCH & Guillaume BONNEL

 


Exposition du 3 au 5 octobre 2019 à Bozar, Palais des Beaux-arts, 23 rue Ravenstein à Bruxelles, dans le cadre du Forum European Lab, vernissage le 3 octobre à 17h30.

Exposition du 7 octobre au 22 novembre 2019 dans les locaux de Mundo B, cafeteria Kamilou, au 26 Rue d’Edimbourg à Ixelles.

Exposition du 3 décembre 2019 au 17 janvier 2017 au siège de Surfrider Foundation Europe, 33 Allée du Moura à Biarritz, vernissage le 3 décembre 2019 à 18h00.