Les paysages négatifs
Mis en contact via le site de l’œil Arpenteur, j’ai eu le plaisir de participer au jury de soutenance de Nicolas Besse à l’Ecole Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois, en qualité de photographe. Nicolas Besse a utilisé dans son mémoire de fin d’étude la photographie comme outil d’approche sensible du paysage, en l’occurrence pour l’étude des bords de Vienne à Limoges. Il a choisi de prendre le temps de faire connaissance avec un site, « en regardant dans les coins, là où le regard ne se pose pas, dans les lieux les plus communs, les plus simples» en préférant naturellement l’économie d’un reflex muni d’une pellicule noir et blanc à la profusion d’images numérique illustratives. Le résultat tout en douceur, emprunte parfois à Plossu, parfois à Depardon. La discussion avec le jury était assez intéressante. En effet, outre les félicitations pour être allé au bout d’une approche originale, une critique venant du professionnel en charge du projet d’aménagement, a porté sur l’absence de photographies montrant les monuments de la ville, qualifiés de « paysages positifs ». L’habitude est tenace chez les techniciens de l’aménagement que pour « plaire aux élus municipaux » (même dans un mémoire de fin d’étude), il faille montrer des cartes postales, quand bien même les précautions d’usage ont été prises et que ni la problématique ni le périmètre de l’étude ne le commandent. Le travail de Nicolas Besse montre ainsi la difficulté pour le « sensible » d’être accepté dans le champs de la technique de l’aménagement de l’espace. OG
photos : Nicolas Besse in Redécouvrir la Vienne, la vallée de la Vienne à Limoges (87) Mémoire de fin d’étude ENSNP Blois (2012).
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